Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie ( CSAPA) du Jeu de Paume
Un lundi matin par mois, Séverine Marien, infirmière au Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie du Jeu de Paume, reçoit les candidats au sevrage tabagique pour un accompagnement personnalisé. Pas de profil type : y viennent des fumeurs de tous âges, de tous milieux sociaux, des femmes enceintes…
Le premier entretien vise à constituer un dossier préalable de consultation de tabacologie, via un questionnaire détaillé. Il permet d’appréhender le patient dans sa globalité, en tenant compte de son environnement, ses antécédents, son histoire de vie…
A quel âge a-t-il commencé à fumer ? Dans quelles circonstances ? Pourquoi fume-t-il ? Quels sont les freins au sevrage ?
Cette première approche permet d’évaluer la dépendance du patient et plus précisément les trois types de dépendance liés au tabac :
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La dépendance physique :
Deux tests sont effectués, l’un pour évaluer la dépendance physique à la nicotine (test de Fagerström), l’autre pour déterminer le taux de monoxyde de carbone dans les poumons. Ces données vont permettre de proposer une démarche de sevrage adaptée avec l’aide de produits de substitution nicotiniques : pastilles à sucer, gommes à mâcher, patchs. A ce jour, les gommes à mâcher sont remboursées sur prescription médicale d’un médecin, d’une infirmière, d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeute.
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La dépendance psychologique :
Elle relève des émotions, qu’elles soient positives (joie, plaisir…) ou négatives (tristesse, colère…). Là encore, il s’agit d’évaluer la place de la cigarette pour apprendre à gérer ses émotions sans nécessairement s’appuyer sur cette ‘béquille’.
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La dépendance comportementale :
Elle est liée aux habitudes qui se sont créées autour de la cigarette. Au volant, avec le café, à l’apéritif, à la pause… s’agit-il d’un besoin réel ou d’un réflexe ? L’entretien avec l’infirmière permet d’y voir plus clair pour pouvoir faire évoluer ces habitudes.
« La démarche de sevrage nécessite de travailler sur ces trois types de dépendance et pas seulement sur la dépendance physique. Sinon, le réflexe va revenir rapidement », prévient Séverine Marien.
La démarche proposée est adaptée à chacun, selon sa motivation, ses besoins, ses possibles. Certains font le choix d’arrêter le tabac du jour au lendemain, d’autres optent pour une diminution progressive.
« Rien n’est figé dans le temps. On ajuste le protocole au fil de l’accompagnement. C’est un suivi à la carte et évolutif », note l’infirmière. Laquelle rappelle qu’ « un sevrage au tabac se prépare et prend du temps. On estime à environ un an la durée moyenne de suivi pour un sevrage réussi ».
La MIPPS propose également de se faire accompagner en diététique, via l’association PREVART, pour équilibrer son alimentation durant cette période de sevrage qui se traduit parfois par des changements de comportements alimentaires assortis d’une prise de poids.